Opinion

Les Québécois plus riches qu’on ne le croit

La remise en question généralisée de la valeur du PIB comme indicateur de richesse au XXIe siècle et deux récents rapports de l’OCDE sur la croissance de l’écart des revenus depuis 30 ans fournissent probablement une explication au fait que les Québécois semblent beaucoup plus riches, ou moins pauvres, que ne l’indiquent les statistiques officielles.

Un article du journaliste Jean-Philippe Cipriani publié dans L’actualité l’année dernière détaille les failles du PIB en citant d’éminents économistes et le magazine The Economist, qui recommandait sa mise au rancart en avril 2016.

Les économistes de droite du Québec qui, en se basant sur le PIB, remettent constamment en question le modèle québécois devront revoir leurs conclusions en tenant compte de ces nouvelles valeurs. Il en va de même pour le chef de la CAQ, François Legault, qui cite constamment la supposée faiblesse du revenu des Québécois par rapport aux autres Canadiens.

Les données sur les inégalités au Canada font voler en éclats les crédos de ces détracteurs de l’économie du Québec et du niveau de vie de ses citoyens.

Quand on voyage ou travaille au Canada et à l’étranger, on constate que le niveau de vie des Québécois est beaucoup plus élevé que ce que semblent dire les statistiques officielles propagées dans certains médias par des commentateurs sans formation.

Une richesse non comptabilisée

Les rapports de l’OCDE indiquent bien que l’augmentation importante des inégalités est plus importante aux États-Unis et au Canada. Cette richesse du 1 % fait en sorte que le revenu de 99 % des gens n’a pas suivi le rythme de croissance des économies depuis 1981.

Or, pendant cette période de référence, le système québécois a plutôt contribué à une diminution des inégalités.

On peut donc déduire que le niveau de vie de 99 % des Québécois a beaucoup plus progressé que celui des autres Nord-Américains en général, et des autres Canadiens en particulier.

Hydro-Québec et le Mouvement Desjardins sont deux des facteurs importants de cette richesse non comptabilisée des Québécois, dont les grands chiffres utilisés par les économistes ne rendent pas compte.

En vendant aux Québécois plus de 10 milliards de dollars d’électricité au tiers du prix demandé à l’État de New York, Hydro-Québec verse en réalité un dividende direct aux Québécois de plus de 20 milliards de dollars qui ne sont pas comptabilisés, en plus des 2,5 à 3 milliards qu’il verse à l’État. En comparaison, en Ontario, même en vendant l’électricité deux fois plus cher qu’au Québec, on ne couvre même pas les intérêts sur la dette laissée par la quasi-faillite d’Hydro-Ontario.

Ainsi, avant de penser à vendre une partie d’Hydro-Québec en basant sa valeur sur le prix d’escompte de l’électricité, il faudrait comprendre que sa valeur réelle pour les Québécois est de plus de 200 milliards de dollars, et non pas de 40 milliards.

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